09/06/2025

Taiwan Today

Taiwan aujourd'hui

Miss Ko, Gelresai Chen, Cloud Gate, Chou Shu-yi

01/01/2014
RAP
Miss Ko
Knock Out

Avec des origines taiwanaises, Miss Ko [葛仲珊] a grandi dans le Queens, à New York, et rappe aussi bien en anglais qu’en mandarin. Sacrée révélation de l’année aux 24es Golden Melody Awards, le 6 juillet dernier à Taipei, elle est la première rappeuse à publier un album à Taiwan, où elle vit depuis 2010. Knock Out n’est peut-être pas aussi percutant que son titre le laisse présumer mais on se laisse séduire par un rap teinté de jazz visiblement influencé par l’écoute de feu le groupe américain A Tribe Called Quest ou d’artistes féminines comme Lauryn Hill. (P.-Y.B.)

AsiaMuse, 2012.

 


 

CHANSON ABORIGÈNE
Gelresai Chen
Hunters in Skirts

C’est à une ancienne tradition rukai que fait référence le titre du deuxième album de Gelresai Chen [陳世川], paru en 2012. Autrefois, ce n’est qu’au terme d’un entraînement spartiate et d’une cérémonie testant leur résistance à la douleur que les jeunes Rukai gagnaient le droit d’être admis dans la communauté des chasseurs, et de porter à ce titre la jupe traditionnelle. Aujourd’hui, c’est en voyageant que le jeune chanteur a l’impression d’avoir franchi ce rite de passage, tout en glanant sur sa route des mélodies hispanisantes, des rythmes gitans, des accords jazzy sur lesquels il pose avec aisance des paroles en rukai ou en mandarin. La juxtaposition des styles, en particulier les emprunts au flamenco, laissent parfois perplexes et l’on préfèrera sans doute les morceaux plus simplement agencés. Ce deuxième album est encore placé sous le signe de l’apprentissage – mais la jupe du chasseur est à portée de main. (P.-Y.B.)

Wild Fire Music, 2012.

 


(CNA)

DANSE
Cloud Gate
Rice

Pour le 40e anniversaire de la compagnie Could Gate, son fondateur, le chorégraphe Lin Hwai-min [林懷民], a puisé son inspiration dans le cycle de la culture du riz et dans les paysages de rizières de la vallée du Rift oriental, à Taiwan. Le sol piétiné puis inondé, l’ensemencement des rizières, la croissance des jeunes plants, la récolte ou encore le vannage constituent autant de moments d’un spectacle où la vidéo occupe une place centrale, les danseurs évoluant devant un écran géant et au milieu d’images projetées au sol. Comme de coutume avec Cloud Gate, le spectateur est frappé par la grande maîtrise technique des danseurs, la finesse des mouvements et l’impeccable arrangement des corps. Certains passages de Rice sont particulièrement saisissants, en particulier lorsque les danseurs semblent faire corps avec l’image, placée derrière eux, de plants de riz ondulant sous le vent, ou quand ils brandissent et font claquer au sol les longues tiges de bambou qui longent traditionnellement les bassins des rizières. D’autres moments sont plus confus, soit que l’attention du spectateur est tout entière captée par les images projetées, soit que l’interprétation proposée du cycle du riz reste par endroits trop littérale. (P.-Y.B.)

 


Un danseur entre ombre et lumière. (CHEN CHANG-CHIH / AIMABLE CRÉDIT DE CHOU SHU-YI & DANCERS)

DANSE
Chou Shu-yi
About Living

Version allongée d’une création précédente, le dernier spectacle en solo du danseur et chorégraphe Chou Shu-yi [周書毅] est empreint d’un certain pessimisme. Il peut être lu comme un combat permanent contre l’obscurité, celui du danseur qui, pour exister, doit à tout prix rester dans la lumière, mais aussi, de manière plus universelle, celui des humains contre leurs tourments intérieurs. Evoluant près de lampes mouvantes et à l’intensité irrégulière, le corps du danseur semble à maintes reprises happé par l’ombre environnante. La tension et l’attention, difficiles à maintenir pendant toute la durée du spectacle, sont toutefois ravivées par des changements scénographiques particulièrement créatifs. (P.-Y.B.)

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